Orthographe, grammaire, conjugaison, correction de l’expression : des remarques réparties dans six rubriques, une feuille de route pour vous aider à écrire sans fautes. Mémorisez à votre rythme ces rappels ou ces nouvelles règles, puis exercez-vous en les appliquant grâce à la dictée proposée à la fin de l'article.
L'exercice de la dictée, s'il est pratiqué régulièrement, reste le meilleur entraînement qui soit pour améliorer ou entretenir son orthographe. Certains pratiquent même la dictée par pur plaisir : si le coeur vous en dit ...
Remarque : si vous le souhaitez, vous pouvez écouter la version enregistrée de cet article grâce au podcast « Les mots, les remèdes » en cliquant sur le lecteur ci-dessous. L'ensemble des épisodes est disponible dans la rubrique « Podcast » du menu ou bien ici.
Pour une meilleure mémorisation, je vous conseille de mêler les deux approches : lecture de l'article, écoute de l'épisode du podcast, ensemble, l'un après l'autre, comme bon vous semble.
1. Les homophones grammaticaux
Penchons-nous d’abord sur les homophones grammaticaux, ces mots-outils que l’on emploie sans cesse pour construire correctement les phrases et qui sont sources d’erreurs quand leur prononciation est semblable.
Aujourd’hui, différencions et et est.
Et fait partie des conjonctions de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car). En cas de doute, nous pouvons le remplacer par « et puis ». Si la phrase garde son sens, c’est que nous avons choisi la bonne orthographe.
Est vient du verbe être, 3è personne du singulier, indicatif présent. En cas de doute, nous pouvons le remplacer par « était ». Si la phrase garde son sens, c’est que nous avons choisi la bonne orthographe.
On peut remplacer par « et puis » ? On écrit et.
On peut remplacer par « était » ? On écrit est.
Rappelons aussi la différence entre a et à :
a sans accent bien du verbe avoir, 3è personne du singulier, indicatif présent. Nous pouvons le remplacer par « avait » ;
à est une préposition suivie d’un nom. Nous ne pouvons pas la remplacer par « avait ».
Rappelons enfin la différence entre ses et ces :
ses est le déterminant possessif, il signifie « les siens » ;
ces est le déterminant démonstratif, il signifie « ceux-ci, ceux-là ».
Je le redis : nous connaissons le plus souvent ces règles, mais nous ne les appliquons pas toujours quand nous écrivons, ce qui est du plus mauvais effet, peut même être source de confusion parfois, voire de discrimination. Donc, relisons-nous !
2. L'orthographe lexicale
Attention à l’orthographe de l’adjectif exempt (on prononce « egzan »), qui vient du latin exemptus, de eximere, « tirer hors de ».
Malgré (« de mauvais gré ») s’écrit sans -s final. La locution malgré que n’est pas acceptée par les puristes.
Dernière remarque orthographique : les noms féminins se terminant par -té ou -tié ne prennent pas de -e final. On écrira liberté, égalité, fraternité, amitié. Seules exceptions : les noms exprimant un contenu (pelletée, fourchettée, …) ; les noms issus d’un participe passé (butée, dictée, jetée, portée, …).
Exempt, malgré, liberté
3. La correction de l’expression
Même si la forme au masculin tend à se généraliser ces dernières années, on dit normalement une espèce de quel que soit le genre du nom qui suit.
Exemple : une espèce d’énergie incontrôlable , une espèce de grand manteau.
Le nom hôte prend un accent circonflexe sur le o du fait de son origine latine hospes, hospitis. L’accent circonflexe, comme dans d’autres mots, est une trace de la lettre s latine (voir forêt, hôpital, château, goût, etc.). L’hôte peut être aussi bien la personne qui donne l’hospitalité que celle qui la reçoit. D’autres termes comme crépuscule (aussi bien le coucher du soleil que son lever), apprendre (aussi bien transmettre que recevoir un enseignement), remercier (aussi bien témoigner de la reconnaissance que congédier) et d’autres encore peuvent ainsi avoir deux sens dont l’un est le contraire de l’autre.
Une espèce de ; l'hôte accueille, l'hôte est accueilli
4. Les accords
Un adjectif s’accorde toujours en genre (masculin ou féminin) et en nombre (singulier ou pluriel) avec le nom qu’il qualifie. Par étourderie, nous oublions parfois de mettre le -s du pluriel à l’adjectif qui qualifie un nom au pluriel.
Exemple : Mobilisons notre énergie positive ; mobilisons nos énergies positives.
L'adjectif s'accorde en genre (féminin/masculin) et en nombre (singulier/pluriel) avec le nom qu'il qualifie
Lorsque le terme tout est suivi d’un groupe nominal (déterminant + nom), son accord doit se faire sans hésitation. Il s’accorde en genre et en nombre avec le groupe nominal qui suit. Au masculin singulier, tout ; au féminin singulier, toute ; au masculin pluriel, tous ; au féminin pluriel, toutes.
Ex : Tout son courage Tous ses mots
Masc.sing déterminant + nom, masc.sing Masc.pl dét. + nom, masc.pluriel
Toute son énergie Toutes ses réponses
Fém.sing déterminant + nom, fém.sing Fém.pl dét. + nom, fém.pluriel
Facile !
Tout le monde, tous les gens, toute la foule, toutes les personnes
5. Les terminaisons difficiles
C’est la fameuse terminaison en « é » ou « è » à la fin des verbes qui donne lieu au plus grand nombre de fautes grossières. Malheureusement, elles peuvent pénaliser la personne qui les écrit. Essayons donc de maîtriser cette affaire.
Considérons aujourd’hui le cas de deux verbes qui se suivent. Le deuxième est alors à l’infinitif.
Attention, ne confondez pas verbe et auxiliaire. Dans la phrase « Il faut maîtriser cette règle », deux verbes se suivent qui sont falloir (il faut) et maîtriser. En revanche, dans la phrase « Il est maîtrisé », ce ne sont pas deux verbes qui se suivent, mais l’auxiliaire être (est) et le participe passé du verbe maîtriser (maîtrisé).
Une fois cette nuance de taille établie, cela devient facile : deux verbes se suivent, le deuxième est à l’infinitif. S’il se termine par le son (é), on écrira -er à la fin.
Exemple : Il fallait y penser.
Lorsque deux verbes se suivent, le deuxième est à l'infinitif
6. Conjugaison : imparfait et passé simple.
La conjugaison à l’imparfait est simple, on pourrait presque dire parfaite. On ajoute les terminaisons -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient à la base verbale (obtenue en enlevant la terminaison de l’infinitif).
Exemple : Base verbale de maîtriser → maîtris-. Je maîtrisais, tu maîtrisais, elle maîtrisait, nous maîtrisions, vous maîtrisiez, elles maîtrisaient.
Imparfait : base verbale + -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient
La conjugaison au passé simple est un peu plus compliquée, si je puis dire. Surtout, elle nous déconcerte. En effet, il s’agit d’un temps que l’on n’emploie guère à l’oral.
Pour les verbes du 2è et du 3è groupe, les terminaisons ajoutées à la base verbale sont, selon les cas, - is, - is, - it, - îmes, - îtes, irent / - us, - us, -ut, - ûmes, - ûtes, - urent / -ins, -ins, - ins, -înmes, -întes, inrent.
Observons ! On constate que la même voyelle (i, u ou in) est suivie de la même terminaison (-s, -s, -t, -^mes, -^tes, -rent) pour chaque série. En somme, il suffit de les mémoriser.
Exemple : Je finis (verbe finir ; eh oui, même forme qu’au présent de l’indicatif !) / Je crus (verbe croire) / Je vins (verbe venir).
Pour les verbes du premier groupe, les terminaisons comportent des variantes : - ai, - as, - a, - âmes, - âtes, - èrent.
Exemple : Je pensai, tu pensas, elle pensa, nous pensâmes, vous pensâtes, ils pensèrent.
Les erreurs les plus fréquentes ? L’accent circonflexe à la 3è personne du singulier qui n’a rien à faire là ! La terminaison fautive -a avec je pour les verbes du premier groupe : je pensa (!) au lieu de je pensai.
Attention à certaines formes au passé simple : je parlai, elle parla, il fut, nous vînmes, ...
Mais je pensai tout à coup qu’il était temps de conclure cet épisode. Comprîtes-vous l’essentiel ? Je l’espérais !
Vous avez révisé efficacement ? Rien de bien compliqué en somme. Si cela vous tente, vous voici prêt.e pour une dictée d'entraînement. Il vous suffit d'appuyer sur la flèche du lecteur audio ci-dessous. Travaillez bien.
Ci-joint le texte de la dictée pour correction : à ne découvrir qu'après avoir fait la dictée évidemment ! Bon courage.
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